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vendredi 11 juillet 2008

Si jurer et cracher n'est plus acceptable par devoir civique... la promesse électorale a-t-elle, aujourd'hui, encore un sens ?

In memoriam…




Je vous ai bien dit que je n’avais pas fait cela de gaieté de cœur... mais le vieux Pedro voyait son entreprise péricliter, à presque soixante et douze ans. Aucune pierre tombale à graver depuis des semaines, aucun monument funéraire à construire depuis des mois et cinq mioches à nourrir. Le dernier a tout juste huit ans. Ce sont les enfants de son fils, tué lors d’un accident de chasse. La vieille Ninon donne bien la main à la boulangerie pour quat’sous, le dimanche quand toute la vallée vient à la messe, quand tous les montagnards descendent pour le marché du pays... Elle s’en retourne bien avec quelques pains croustillants que Paul lui offre, pour les gosses. A soixante-neuf ans, elle fait aussi le ménage à l’école avec une arthrite qui lui arrache de longues plaintes sourdes. Personne ne songe à reprocher quoi que ce soit à Pedro : il était arrivé avec sa fille déjà bien grosse au début de 1939, lors de l’exil massif des républicains qui avaient pris cette déculottée mémorable, dans l’indifférence générale. A la frontière, des gendarmes avaient désarmé puis accompagné ces civils épouvantés, ensanglantés, hirsutes. Ils avaient échappé de justesse aux quatre Stukas qui les mitraillèrent en deux passages successifs, dans un bruit de sirène terrifiant, juste avant le poste frontière. Une trentaine de femmes et d’hommes étaient encore en vie de ce côté-ci du pont; les autres, y compris chèvres et vaches compris furent déchiquetés par les balles. On pouvait voir les animaux gisant sur le flanc, pattes dressées vers le ciel. Il fut question que le groupe poursuivrait sa route vers Pau, plus loin, vers un camp de regroupement en voie de construction... à ce que dirent les gendarmes. L’adjudant Ferrasse, honteux et embarrassé, les présenta à mon père, à l’époque maire du village et il fut décidé que ce Pedro avec sa femme seraient logés en catimini dans une baraque.. Du couple de réfugiés espagnols, les uns ou les autres avaient bien trouvé à employer ou l’un ou l’autre. Puis le Gustave avait finalement offert à Pedro cette longue parcelle au fond du vallon, sans un brin d’herbe, pas même une langue de terre grasse pour un potager. Cette parcelle n’était même pas une pâture pour les chèvres tant il y avait de la caillasse, des rocs de granit et des plaques de schiste. Il avait bien ri, le vieux Pedro, en nous disant qu’il était justement tailleur de pierres et qu’il se faisait fort de tailler les monuments funéraires de toute la contrée dans cette carrière. Il ne croyait pas si bien dire : quand la guerre est arrivée, beaucoup de nos jeunes fils ont été mobilisés mais ne sont pas revenus. On les avait longtemps cru prisonniers dans des camps allemands mais il nous a fallu nous rendre à l’évidence : seuls Gustave et Norbert avaient été chanceux. À travers l’Europe à feu et à sang, ils étaient revenus à pied, tout en guenilles, aigris, désabusés, pas même revanchards. Et le vieux Pedro commença vaillamment de construire un Monument aux Morts pour chaque commune de la vallée, avec le nom des autres, portés disparus après l’armistice de 1945. Si, pour glorifier nos poilus de 1918, les fonds avaient manqué... cette fois-ci, la vallée ne voulut pas être en reste. Creissac a eu le sien en six mois, en granit rose. Peu après celui de Peyrac, en granit rose aussi, fut flanqué d’une croix de Lorraine à la mémoire des gars du maquis qui avaient installé un campement de fortune dans la grange de la Mère Caufinac : tout au long de la guerre, les résistants y avaient fait halte à chaque retour d’un sabotage hasardeux ou après une échauffourée, jusqu’au soir d’avril 1945. Ce soir-là, la grange avait brûlé toute la nuit, eux dedans. Devant, lance-flammes à la main, cinquante soldats allemands, fuyards hilares. Des cris à fendre l’âme, deux chevaux et trois ânes étaient restés à hennir pendant que les flammes leur brûlaient le cuir. Personne n’a jamais su qui avait trahi. En 1947, le vieux Pedro grava en lettres d’or, en pleurant, leurs noms et prénoms. En 1949, ce sera au tour des communes de Burlos et de Campannac d’accueillir ses allégories magnifiques. Puis il réalisa les pierres tombales de six vieux bergers grivois, de trois métayers débonnaires, des cinq ouvriers de la scierie tués lors de l’accident de 1955. S’ajouteront à ces travaux, dans les années suivantes, les commandes de sépultures pour dix-huit grands-mères courageuses et vaillantes. Il ne faut pas oublier sur le col, le monument accusateur, à la mémoire des pauvres bougres tués en Indochine et en Algérie. Vous pouvez voir des ciselures et des dentelles dans le marbre rouge sang, enchâssé dans un granit luisant au soleil, du plus bel effet. 


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Il s'agit d'une des dix-neuf nouvelles littéraires du recueil "Petites inquiétudes sans importance..." disponible en version numérique, au format Kindle, chez Amazon.


Petites inquiétudes sans  importance...
Recueil de nouvelles de Patrick Besset.
Les Éditions du Busca (1998).    
Format Kindle. 
ISBN : 979-10-92471-00-7Prix : 5,80 euros.







http://patrickbesset.blogspot.fr


 

  Pour en savoir plus, n'hésitez pas, envoyez un courrier électronique à Patrick Besset 

Bulletin météorologique du jour et des suivants car un écrivain averti en vaudrait deux !




Si le temps est à l'orage, emparez-vous d'un recueil de nouvelles joyeuses, vous pourrez toujours entendre les récriminations de votre compagnon ou de votre compagne qui s'époumone dans la pièce voisine sinon votre descendance qui s'étripe à l'étage.
Si la pluie mouille le jardin, lisez des bandes dessinées, des recettes de cuisine ou des magazines automobiles afin de moins vous mortifier...
Si une éclaircie pointe à l'horizon, saisissez le bouquin abandonné l'avant-veille pour vous installer confortablement devant la vitre du salon.
Si le soleil perce au travers des nuages, prenez un des titres que je vous recommande et jetez dans les cendres de la cheminée une mèche de vos cheveux pour conjurer le mauvais sort... mais de grâce, lisez, lisez encore, lisez toujours.

Il n'y a pas que le sexe ou le travail dans la vie, pas plus qu'il n'y aurait que des bons ou des méchants autour de vous...


livres audio gratuits

Playing for Change : un succès planétaire !

Playing for Change est un projet musical multimédia qui met en scène des musiciens des quatre coins du monde pour diffuser un message de paix. En mars 2005, Mark Johnson, ingénieur du son et réalisateur, filme le guitariste et chanteur Roger Ridley dans les rues de Los Angeles, interprétant Stand by me. Il décide alors d'ajouter à cette même chanson d'autres musiciens dont Grandpa Elliot à la Nouvelle-Orleans avec sa voix chaude, en superposant leur interprétation à celle de Roger Ridley.

Il part alors avec son équipe à Barcelone, où il enregistre notamment Clarence Bekker sur Stand by me avant de partir pour l'Afrique du Sud, l'Inde, le Népal, le Proche Orient afin d'enrichir Stand by me et d'autres chansons créées sur ce même concept. La vidéo officielle de Stand By Me compte aujourd'hui plus de 39 millions de visites sur Youtube et Dailymotion (actualisé en 2012).

Stand by Me (Reste près de moi) est une chanson interprétée par Ben E. King alias Benjamin Earl Nelson (1938-2015), composée et écrite en 1961 par lui-même avec Jerry Leiber (1933-2011) et Mike Stoller (1933- ..).

La Fondation Playing for Change est une organisation à but non lucratif destinée au développement d'écoles de musiques à travers le monde. En 2008, une première école de musique est créée par la Fondation à Guglethu, (Ntonga Music School), dans la banlieue de Cape Town, en Afrique du Sud. En 2010 deux écoles de musiques construites et ouvertes: L'École de Musique et de Dance Bizung, à Tamalé (Ghana), L'École de Musique de Kirina (Mali). La Fondation Playing for Change développe des programmes éducatifs au Népal à Tintale (Katmandu) et au Rwanda (Intore Cultural Center) en collaboration avec d'autres organisations.
La formation musicale " The Playing For Change Band " sera en tournée à travers le monde dès février 2012. On y retrouvera Mohammed Alidu (percussions - Nord du Ghana), Clarence Bekker (voix - Pays-Bas/Surinam), Grandpas Elliot (voix/harmonica - Nouvelle-Orléans), Mermans Kenkosenki (voix/percussions - République Démocratique du Congo), Jason Tamba (guitariste - Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo) et Titi Tsira (voix - Gugulethu, township du Cap-Occidental, Afrique du Sud).

D'autres chansons sont rassemblées sur un cd/dvd produit en collaboration avec Concord Records, sorti en avril 2009 aux États-Unis. En 2010, un deuxième album sort, Playing for Change Live, qui réunit des artistes du monde entier sur scène. En 2011, un troisième album sort, "PFC 2: Songs Around The World".

Le documentaire "Playing for change : Peace trough music", (83 min) réalisé par Mark Johnson et Jonathan Walls est un voyage musical sur quatre continents qui relate la réalisation de ces chansons autour du monde, nous mène à la rencontre de musiciens de divers horizons, évoquant la réalité dans laquelle ils vivent et contemplant le pouvoir de la musique en tant que vecteur universel de paix. Le film est d'abord présenté en 2008 dans une version inachevée au Festival du Film de TriBeCa, à New York, avant d'être diffusé dans une version courte (57min), en été 2009 sur le "Public Broadcasting Service" (PBS) - réseau de télévision public à but non lucratif avec 354 stations de télévision membres aux États-Unis qui le détiennent en propriété collective. La version finale (83 min) est sortie aux États-Unis en octobre 2009 aux États-Unis en DVD en septembre 2009.


Pour vous, selon les circonstances, écrire correspond à...



. une vraie corvée qui vous pourrit la vie ? Vive le dictaphone, le téléphone sans fil et votre webcam...


. une étape obligatoire dont vous vous accommodez pour rédiger un rapport, demander une augmentation de salaire, vous plaindre d'un commerçant malhonnête ou dénoncer un voisin trop bruyant ?


. une activité archaïque, de la nostalgie au charme suranné qui vous ramène au temps de votre enfance, à l'époque des pleins et des déliés, du porte-plume, des plumes Sergent-Major et du bonnet d'âne ?


. un simple plaisir qui vous rend heureux, en maniant le verbe et la langue, afin de faire de belles phrases pour offrir de beaux voyages imaginaires à vos correspondants coincés dans la routine du quotidien ?


. une véritable drogue, vous êtes graphomane ? Pas un jour, pas une heure sans une ligne dans votre journal, sur l'écran d'un de vos ordinateurs, sur une feuille blanche, sur une page de carnet, dans la marge du journal parcouru en buvant votre café noir.


. une religion païenne ? Tous les jours, vous remerciez le ciel d'avoir permis aux sumériens des temps Anciens de vous léguer une si belle invention.

... dîtes-moi donc à quoi correspond, pour vous, le temps passé à écrire ?

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Merci Jacquie !


Jacquie Lawson e-cards

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Enfin libre ? Plus de temps libre pour pouvoir écrire, presque zen. Vive l'Euro Millions !




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