

En fait, il y aurait de quoi craindre le rendez-vous quand tu penses à des obsèques mortifères, peut-être même macabres, va savoir… mais dès le générique, tu peux subodorer qu’il y a comme un truc sulfureux : la légèreté du ton t'apparaît rapidement évidente quand tu te laisses embarquer par l’animation rigolote. Et dès les premières minutes du film, alors que tu n’as encore rien vu à l’écran, resté noir, tu es sûr que tu vas voir le travail d'un réalisateur surdoué, celui d'une sacrée pointure : la narration est d'une telle subtile force d'évocation !
Et alors, plan après plan, se délite lentement la componction attendue dans de telles circonstances ; le rituel funèbre est culbuté par la bouffonnerie, l’extravagance des rebondissements. Et le jeu des acteurs est exceptionnel… au moins dix portraits antinomiques se télescopent, provoquant l’hilarité dans la salle.

L’éclat de rire d’un spectateur répond en rafale à celui d’un autre plus irrésistible. Le scabreux délire d’un des personnages est bientôt aiguillonné par la trouille d’un autre, offusque un troisième qui fait se bidonner la salle entière. Chacun est plié en quatre, rit à gorge déployée devant cette étrange comédie déjantée.

Que dire des acteurs ? Alan Tudyk est hallucinant, Matt MacFadyen extraordinaire, Kris Marshall tout simplement foldingue, Ewen Bremner sinistrement zarbi, Peter Vaughan délirant tant il est gâteux, Andy Nyman tantôt hypocondriaque tantôt pleutre… les autres tout autant frappadingues, chacun dans leur registre qui va de la retenue guindée à l’ubuesque effronterie. Et au final, on identifie la taille de la prouesse quand on comprend avoir assisté à un étrange huis-clos, sans aucun second rôle. Une leçon insensée de réalisation pour un cinéma devenu trop rare !



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