Voici quelques bons crus de cette année 90… d’où il ressort que les petits vignobles ne produisent pas forcément de la piquette. Médaille de Vermeil aux Éditions Bernard Barrault et Ramsay/Deforges… Bravo aux maîtres de chai ! *
* Article publié le 25 juillet 1990 dans le quotidien régional « Le Journal de Toulouse ».
Michel Field est à l’écriture ce que le Béluga est au caviar. Le nec plus ultra ! Voilà un roman fleuve qui semblerait avoir été écrit par Rabelais, Proust, Molière, le Père Dumas, Flaubert – tous ensemble. Inclassable ! A cheval sur toutes les frontières littéraires. Une épopée loufoque et érudite dans l’univers des pâtes alimentaires, un style excentrique… La Chine en ces temps-là…
Sylvie, en vraie manichéenne, fait naître sous sa plume une Jade, belle chinoise de quinze ans, qui sera une farouche guerrière, une disciple de Confucius et la détentrice du pouvoir dans cet univers féodal, six siècles avant J.C. Au Royaume du Ciel, une écriture tout en subtilités, la reine du passé simple et l’impératrice du plus-que-parfait. Chapeau bas pour le plaisir ineffable de la lire ! Marcel Bozzuffi… Forfana.
Où l’on découvre que l’acteur de cinéma était un authentique conteur voire un écrivain rare. Il savait, de façon innée, camper un personnage pour le rendre attachant, drôle ou émouvant. Trois récits comme des travaux d’orfèvrerie, singulièrement brossés, riches d’un immense pouvoir d’évocation. Marcel décrit là, un Paris en noir et blanc, à la Doisneau !
Cizia, l’Albanais d’origine, a beaucoup écrit, notamment Oro, le best-seller de 1985. Cette année est sorti « Buffet campagnard », un conte cruel, cru et troublant. Magistral ! A ne pas recommander aux végétariens ou à ceux qui font des cauchemars, la nuit à la belle étoile… Un certain regard…
Edmée de la Rochefoucauld, peintre, écrivain… et duchesse, a fait paraître chez Grasset un livre qui éclaire notre monde à grands coups de projecteurs. Finesse et langage parfaitement maîtrisé ! Un bijou… Les amies d’Héloïse…
Hélène avec une délicatesse et un art consommé que sa pudeur tempère, a su mettre en scène des adolescentes qui deviendront des femmes puis des mères. Détail ? Elles aiment d’autres femmes. Histoires de lesbiennes ? Non, lettres d’amour du passé, au présent et futur du Féminin… Prix Goncourt du Premier Roman. (Photo de Dominique Houyet)Une écriture « gay » ?

Prix de Rome ? Non… il n’existe plus… mais Renaud Camus obtint le billet pour Rome, pensionnaire de la Villa Médicis – tout comme Hervé Guibert – et se mit à tenir son journal acharien et « gay », publié alors, chaque semaine dans le magazine homosexuel « Gai-Pied ».
Trois mois après cessent les publications mais l’auteur persiste pour s’acquitter de la promesse faite au jury de l’Académie de France… parution en 1987, de son journal 1985-1986, « Journal romain ». En début d’année est sorti la suite de son journal de 1987, « Vigiles ». Une écriture chirurgicale, fraîche à souhait ! Deux gros pavés à lire sous le parasol… Chez votre libraire le 24 août…
France, arrête de faire ta mijaurée !
Votre sœur a couché les gosses qui râlent… C’est chez nous, chez vous ! « Petit guide à l’usage de ceux qui s’intéressent encore à leurs contemporains » par Franck Maubert chez Stock – 223 pages, 90 francs.
Du malheur d’être trop riche…
Jules-Pascal n’a pas de bol… il est né riche comme d’autres rouquins. Son père est héritier des Béton Briguet – leurs bétonneuses livrent du béton, du ciment, du sable, de l’eau dans toute l’Europe ; sa comtesse de mère possède autant d’appartements que peut en contenir Nantes ou Poitiers et lui-même possède les deux, plus une mine de diamants. Il habite entre Versailles et l’hôtel particulier, rue de Plessis… la déveine, quoi !
Comment faire pour trouver un job quand vous déboulez chez votre futur patron en Bentley, que votre chauffeur et majordome ne vous lâche pas les baskets, que vous n’osez pas donner l’heure de crainte que les brillants qui sertissent votre montre de platine n’effarouchent par leur éclat ? Van Ruyter est le boss de l’Accord, une agence de publicité, un vrai miroir aux alouettes, un piège à gogos. Un roman comme une bouffonnerie, une bien drôle façon de se moquer du monde des pros de la communication…







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